Destruction des contrefaçons de vêtements
En Europe, la législation oblige les états à détruire les contrefaçons. Même si le conseil de l'Europe préconise en 2002 :
- d'aménager les textes régissant la poursuite des contrefaçons de manière à prévoir la possibilité de remise des marchandises contrefaites à des organisations humanitaires avec l'accord des titulaires légitimes de la marque en cause ;
La situation n'a pas évolué et l'exemple de certains pays fait froid dans le dos. La Pologne aussi a mis les lois européennes en application. Désormais, on y brûle les contrefaçons de vêtements, alors qu'on en faisait don aux orphelinats auparavant (en Pologne, près d'un enfant sur trois vit en-dessous du seuil de pauvreté).
La raison pour laquelle on détruit les contrefaçons est qu'elles font du tort aux grandes firmes (surtout de vêtements de sport). Détruire ces contrefaçons alors que l'on pourrait les utiliser pour les plus désoeuvrés paraît tout à fait illogique voire immoral.
En effet, l'entreprise Nike annonce pour le deuxième trimestre 2006 une hausse de 10% de son chiffre d'affaire, une augmentation de 7% de son carnet de commande au niveau mondial. Le chiffre d'affaire de Nike sur cette période s'élève à 3,8 milliards de dollars. Son bénéfice net est de 325,6 millions de dollars (+8% par rapport au 2ème trimestre 2005). En savoir plus
Apparemment, les contrefaçons qui se multiplient n'empêchent pas le géant du vêtement de sport d'augmenter ses bénéfices de manière appréciable. On pourrait également prendre d'autres exemples : "Adidas : bénéfice net 2005 en hausse de 21,8% à 383 millions d'euros" (source : Les Echos), ou encore : "Pour 2007, Puma anticipe de nouveaux records : des
commandes en croissance de plus de 10% dépassant les 1,1 MdE, une marge
d'EBIT de 16% et une hausse des profits d'au moins 10%." (source : boursier.com).
Qui doit être défendu ? Les firmes qui font plusieurs centaines de millions d'euros de bénéfices chaque année ou bien les enfants nécessiteux ( et même les nécessiteux tout court ) ?
En Pologne, le représentant de Nike déclarait aux journalistes que son entreprise faisait des dons aux orphelinats. Cela est pathétique ! Effectivement, la législation (dans quasi tous les pays) oblige une personne morale (entreprise) à ne servir que son propre intérêt et quelles qu'en soient les conséquences. Donc, Nike est hors-la-loi lorsqu'elle donne des vêtements à des déshérités, sauf si les dons sont accompagnés d'une action de communication qui lui permet de faire plus de bénéfices. En résumé, Nike donne quelques joggings et en vend deux fois plus ! Cette apparente bonne conscience n'est donc qu'un leurre, de la réclame sordide qui utilise les démunis à des fins strictement commerciales mais aux apparences caritatives.
